Gabon:Biya et Sassou en médiateur pour la succession de Bongo

Publié le par la concorde

Politique – Gabon

Refusant de se mettre en avant, la France aurait discrètement confié aux chefs d’Etats camerounais et congolais la mission d’aplanir les divergences entre les principaux prétendants à la succession du défunt président gabonais.

Paul Biya a regagné Yaoundé hier mardi 16 juin 2009, en début de soirée, de retour du Gabon, où il a pris part à la première phase des obsèques du président Omar Bongo Ondimba. Contrairement aux autres chefs d’Etats qui ont rejoint Libreville hier matin, le chef de l’Etat a quitté le Cameroun la veille de cette date retenue pour le début des obsèques officielles d’avance pris par Paul Biya, alors que la capitale gabonaise, est à moins de 40 minutes de vol de Yaoundé, ne serait pas le fait du hasard.
La preuve, l’agenda de Paul Biya (qui était la tête d’une importante délégation comprenant entre autres ses collaborateurs directs) à Libreville aura été des plus chargé. Notamment en ce qui concerne les audiences. Après l’accueil à l’Aéroport international Léon Mba par la présidente par intérim de la République gabonaise, Rose Francine Rogombé, avec qui il a eu un bref entretien à l’aéroport, le chef de l’Etat camerounais qu’accompagnait son épouse Chantal Biya, a par la suite été installée à la Cité de la Cemac, son lieu de résidence officielle pendant ce séjour librevillois. Nos sources indiquent ainsi que le président Biya y a pendant une bonne partie de la soirée de ce 16 juin 2009, accordé des audiences consacrées pour la plupart, à d’importantes personnalités du paysage politique gabonais. Sont ainsi respectivement venus à la rencontre de Paul Biya, le Premier ministre gabonais, Jean Eyeghe Ndong ; Ali Ben Bongo, ministre de la Défense, et fils aîné du défunt président ; Pascaline Bongo, directrice de cabinet du président Bongo, et fille de son père. Par la suite, le chef de l’Etat camerounais aurait reçu ensemble Pascaline et Ali Ben Bongo. Avant de recevoir Casimir Oyé Mba, ancien gouverneur de la Beac et ancien Premier ministre du Gabon, et actuel ministre du Pétrole.

Nombreux secrets
Le Messager n’a encore pu accéder au contenu de ces audiences du président camerounais. Par contre, selon des sources bien introduites, peu après son arrivée, Paul Biya aurait eu un long entretien avec le président congolais, Denis Sassou Nguesso, présent à Libreville depuis le retour de la dépouille mortuaire de Omar Bongo Ondimba. Les mêmes sources signalent que des émissaires français auraient été envoyés aux deux chefs d’Etats, “ qui chacun à son degré, avait une grande intimité avec le président Bongo. Surtout avec les membres de sa famille. L’enjeu ici étant de tout mettre en œuvre avec la plus grande subtilité et efficacité pour que les proches du président Bongo, que ce soit au niveau de sa famille directe, ou de sa famille politique, ne puissent pas se déchirer ou s’opposer dans le processus de sa succession ”, explique un hiérarque du sérail camerounais. Ce dernier continue ses confidences en précisant que, “ dans l’atmosphère de deuil actuelle, c’est le moment où les différents proches du défunt président, impliqués de près ou de loin dans ce processus de succession au président peuvent encore prêter une oreille attentive. Après, cela sera bien difficile. La France qui a de nombreux intérêts au Gabon, et qui est lié à travers Bongo à ce pays depuis de longues années par de nombreux secrets inter-Etats, entend gérer ce magma d’intérêts de manière efficiente. Et ça peut bien se gérer au sein du “ pré-carré ”. Notamment entre le Cameroun et le Congo Brazzaville. ”
En tout cas, depuis la visite du Premier ministre français François Fillon au Cameroun en fin mai dernier, soit quelques jours seulement avant l’annonce officielle de la disparition du président gabonais, et entre temps, la multiplication assez discrète des émissaires parisiens à Yaoundé comme le révèlent certaines sources, bien de choses ont pu certainement se dire dans les coulisses à propos de la succession de El Hadj Omar bongo Ondimba entre Paris et Yaoundé. Seul l’avenir pourra donc dire de quoi il en était exactement. Quoi qu’il en soit, après la disparition du président gabonais, Paul Biya devient en quelque sorte le leader naturel de ses pairs d’Afrique centrale. Ce qui peut également expliquer qu’il s’implique personnellement pour la succession d’Omar Bongo se déroule sans heurts. Y parviendra-t-il ?
 

Publié dans gabon news

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